Articles connexes
Auguste Legout, marin de Montoir.
La Loire-Inférieure – Mouvement de la population en 1875 – Le mariage
Diminution de la natalité en France à la fin du XIXe
La consommation d’alcool en France à la fin du XIXe siècle
La consommation des vins, des cidres et de la bière en France à la fin du XIXe siècle
La consommation d’alcool pur, de vin, de cidre et de bière dans les départements de référence à la fin du XIXe siècle
Évolution de la mortinatalité de 1876 à 1896 en France métropolitaine
Le déclin des naissances de 1876 à 1901 en France métropolitaine
Les décès de 1876 à 1901 en France métropolitaine
Les décès au-dessous d’un an de 1876 à 1884 en France métropolitaine
L’estuaire de la Loire autour de 1875
Les types de navires à voiles
Les navires inscrits au port de Nantes en 1875
Les armements nantais au 1er janvier 1875
Les chantiers navals en Basse-Loire au 1er janvier 1875
Saint-Nazaire, naissance d’un port
La naissance des services transatlantiques en France de 1840 à 1855
La naissance des services transatlantiques en France – 1856 à 1860
La naissance des services transatlantiques en France – 1857 à 1861
1861 – De la Compagnie générale maritime à la Compagnie générale transatlantique
1862 – Compagnie Générale transatlantique – La Ligne du Mexique
1864 – La Compagnie générale transatlantique – La Ligne le Havre – New York
La Compagnie générale transatlantique en 1875
1862 – Le chantier de la Compagnie générale transatlantique
1862 – Le Chantier de la Compagnie générale transatlantique – Chronologie du chantier
Le lancement d’un navire autour de 1864 – La cale de lancement
Le lancement d’un navire autour de 1864 – Berceau de lancement sur coulisse unique
Le lancement de l’Impératrice-Eugénie, le 23 avril 1864
Le lancement d’un navire autour de 1864 – Le lancement sur double coulisse
Le navire étant sur ses tins de construction, nous allons dans cet article décrire le deuxième procédé de lancement en vigueur dans les chantiers privés anglais et au chantier Scott : le lancement sur double coulisse.
Le lancement sur double coulisse.
Le système précédent, le lancement sur coulisse unique, était le plus simple et le moins coûteux. Cependant, il exigeait des cales de lancement assez solide pour supporter la concentration de charge sur l’aire occupée par la coulisse *. Pour des navires de très grande dimension, on pouvait être amené, pour répartir convenablement l’effort, à une largeur de savate exagérée. On préfèrait alors utiliser un berceau de lancement sur double coulisse. C’est ce procédé que les chantiers privés anglais et la Compagnie générale transatlantique utilisaient.
*) Sa largeur était déterminée par la pression sur la surface de portage qui oscillait, normalement, entre 1 et 3 kg/cm2.
Partie centrale
Le berceau de lancement sur double coulisse était constitué, dans la région centrale, de chaque côté du navire, axé sur une section longitudinale parallèle au plan axial, de poutres superposées, les couettes *, remplaçant la savate du lancement sur coulisse unique *, et sur leur partie supérieure, une autre poutre, la ventrière **, parfaitement ajustée au bordé. L’ensemble glissait sur une coulisse *** munie d’une joue de guidage **** et reposant sur la cale de construction.
*) Les couettes étaient formées d’un assemblage de poutres en chêne ou en pin. L’extrémité avant devait correspondre à une cloison pour reprendre les efforts lors du pivotement du navire à la fin du lancement.
*) Voir article précédent : « Le lancement d’un navire autour de 1864 ».
**) Dans la région centrale, son axe coïncidait avec celui des couettes et de la coulisse. Sa longueur représentait environ la moitié de la longueur du navire.
***) Les coulisses étaient en chêne ou en teck de 10 à 25 cm d’épaisseur. Elles reposaient sur des poutres espacées de 50 à 60 cm fixées sur la cale de construction. Leur largeur était déterminée par la pression sur la surface de portage qui oscillait entre 1 et 3 kg/cm2.
****) Les joues de guidage, 15 à 30 cm d’équarrissage, étaient chevillées sur la coulisse. Quelquefois, elles étaient fixées sur la couette et formaient couvercle pour éviter l’introduction accidentelle d’un corps étranger sur le plan de glissement.
Aux extrémités
Dans le même plan que précédemment, aux extrémités, la distance devenant considérable, on employait alors des arcs-boutants verticaux ou légèrement inclinés, les colombiers.
Le pied de ceux-ci s’appuyait sur la sablière, dans laquelle il s’encastrait par un tenon.
Leur tête s’appuyait sur le bordé du navire et était maintenue par une pièce de bois, une ventrière, ou des cornières rivées sur le bordé.
Les formes de l’arrière faisaient que l’angle formé par leur tête et la normale au bordé restait acceptable pour transmettre l’effort dans l’axe de l’ensemble colombier/coulisse.
Il n’en est pas de même à l’avant ou les formes sont plus fuyantes et limitent la position des colombiers extrêmes. Ce sont des derniers qui transmettent l’effort dû au pivotement du navire lorsqu’il quitte la cale, leur attache doit être renforcée en conséquence.
À l’avant et à l’arrière, la liaison des colombiers entre eux était assurée par des bandes de tôle.
Les deux parties symétriques du berceau étaient reliées par des entretoises en bois et des chaînes pour éviter tous déplacements transversaux. Le serrage vertical était assuré par des languettes sous les ventrières dans la partie centrale et sous les sablières aux extrémités.
Sur les plans de glissement symétriques couettes/coulisses ainsi formés, un enduit onctueux était appliqué pour diminuer le frottement. On appelait cette opération le suiffage.
Le montage du berceau
Le montage du berceau s’effectuait le navire reposant sur ses tins de construction * (voir fig W-1).
*) On préférait effectuer le suiffage au dernier moment pour éviter l’altération de l’enduit onctueux. Alors, il fallait dégager la coulisse dans la partie centrale et soutenir temporairement la partie supérieure du berceau aux extrémités. L’opération de suiffage prenait en général 10 à 12 jours pour un navire de 100 m.
On soulageait ensuite le navire en agissant progressivement et régulièrement sur les languettes, de l’arrière à avant, et en abattant les tins de construction au fur et à mesure qu’ils cessaient d’être en charge. Cette opération terminée, le navire reposait alors sur son berceau. Il suffisait d’enlever les accores pour qu’il soit prêt à être lancé.